Elections territoriales
des 20 et 27 juin 2021




Elections territoriales
des 20 et 27 juin 2021
Elections territoriales
des 20 et 27 juin 2021
Elections territoriales
du 20 au 27 juin 2020
Des précisions sur le cadre réglementaire et sur nos orientations
La Corse est redevenue une île attrayante après des décennies d’abandon et d’émigration chronique. Depuis les années 60 le tourisme, puis l’installation de nouveaux habitants qui s’est accélérée depuis les années 80 et surtout au début du xxie siècle, ont permis fait sortir à l’île de sortir de sa torpeur : un million de touristes par an en 1980, 3 millions ces dernières années ; 240 000 habitants en 1982, 320 000 en 2017.
Ces phénomènes impactent le territoire. Le développement de l’urbanisme (habitat permanent et constructions touristiques) crée des tensions (conflits d’usage de l’espace) et des menaces sur l’environnement. Il apparaît donc indispensable de maîtriser l’occupation de l’espace qui – doit-on le rappeler – n’est pas extensible surtout dans les zones très convoitées (littoral).
Le droit de l’urbanisme qui gère l’occupation et l’utilisation des sols est fondé sur deux grands principes exposés dans les premiers articles du Code de l’Urbanisme.
• Le territoire français est le patrimoine commun de la nation. Il est géré par les collectivités publiques dans le cadre de leurs compétences. Chacune d’elles en est le garant. Elles doivent veiller à son utilisation économe.
• Par le biais de leur document d’urbanisme, les collectivités publiques veillent à assurer, dans le respect des objectifs du développement durable, l’équilibre entre le développement urbain maîtrisé, la préservation des espaces agricoles et forestiers, la protection des sites, milieux et paysages naturels.
Pour l’application de ces principes, un cadre juridique a été défini (« dispositions d’ordre supérieur »). Il comporte :
• des lois de protection et de développement (loi « littoral », loi « montagne »)
• des servitudes d’utilité publique pour la protection des espaces naturels (espaces naturels classés ou inscrits, sites Natura 2000, ZNIEFF, ZICO,…)
• des Plans de protection contre les risques naturels (PPRn).
Pour maîtriser son territoire, chaque commune (ou groupements de communes) peut élaborer un document d’urbanisme (PLU intercommunal, PLU, carte communale) qui décline au niveau communal ou intercommunal les dispositions d’ordre supérieur qui s’imposent au document.
Cette déclinaison peut se faire de manière indirecte, par le biais d’un SCOT (schéma de cohérence territoriale) couvrant le territoire d’une ou de plusieurs communautés de communes.
En Corse, le cadre de l’occupation du territoire et ses grands principes sont donnés par le PADDUC. En l’absence de document d’urbanisme, les lois littoral/montagne et les dispositions du PADDUC s’imposent directement à toute demande d’autorisation d’urbanisme.
L’aménagement du territoire de chaque commune prévoit en général des zones urbanisées, des zones à urbaniser (extension de l’urbanisation), des zones agricoles, des zones naturelles.
La délimitation et la surface des zones à urbaniser doivent être motivées en fonction des besoins de la commune pour les 10-15 ans à venir (« durée de vie » d’un document d’urbanisme).
L’évolution prévue de la population permanente détermine le besoin en logements. Ce dernier, associé aux besoins pour les activités économiques et pour les équipements programmés, permet de calculer les surfaces nécessaires pour accueillir habitat, activités économiques et équipements.
Les surfaces nécessaires doivent être prioritairement recherchées à l’intérieur des surfaces urbanisées existantes. Le document d’urbanisme calcule leur capacité de densification et de mutabilité.
L’extension de l’urbanisation n’est donc justifiée que si les besoins sont supérieurs à la capacité d’accueil résiduelle des zones urbanisées existantes. Dans tous les cas, les surfaces prévues pour l’extension de l’urbanisation sont diminuées des surfaces encore disponibles dans les zones urbaines existantes.
Par ailleurs, l’extension de l’urbanisation ne peut se faire qu’en continuité de l’urbanisation existante et en dehors de la bande littorale des 100 m (lois littoral/montagne précisées par le PADDUC).
Enfin, les surfaces ouvertes à l’urbanisation doivent tenir compte des capacités (notamment financières) des collectivités à équiper ces zones (voirie, eau potable, assainissement collectif).
La démarche exposée pour la délimitation des zones à urbaniser dans les documents d’urbanisme permet une maîtrise maximale de l’occupation de l’espace en limitant aux besoins réels les surfaces ouvertes à l’urbanisation. La gestion économe de l’espace est ainsi garantie, permettant de réduire les tensions sur les terres agricoles et les espaces naturels à préserver.
Cette démarche permet également de répondre aux préoccupations/à la sensibilité du Juge qui veille à la qualité des motivations de la délimitation des zones d’extension urbaine et de la détermination de leur capacité d’accueil. Il confirme que l’évolution de la population permanente est le point de départ de la démarche. Ainsi, il a annulé le PLU intercommunal du Cap Corse ou le PLU de Calcatoghju parce que l’extension des surfaces constructibles était tout à fait disproportionnée avec l’évolution de la population permanente.
La maîtrise du territoire signifie également préservation des espaces agricoles et protection des milieux naturels. Les notions relatives à la préservation/protection de ces espaces, contenues dans les règles générales d’urbanisme ainsi que dans les lois littoral/montagne, restent générales. Le PADDUC a joué son rôle en précisant ces notions et les espaces concernés.
Pour définir les espaces agricoles à préserver, le PADDUC a déterminé des ESA, espaces destinés à l’agriculture et disposant d’un potentiel agricole affirmé. Ils sont donc par principe inconstructibles. Sont seuls autorisés les bâtiments et installations liés et nécessaires à l’agriculture.
Le PADDUC a précisé les critères de définition des ESA. Leur localisation a fait l’objet de cartes au 1/50 000. Chaque commune doit à son échelle délimiter des ESA sur son territoire en tenant compte de la carte du PADDUC ainsi que du nombre d’hectares d’ESA déterminé pour chacune d’entre elles.
En cas d’impossibilité de respecter la carte et le tableau des surfaces par commune du PADDUC, le document d’urbanisme peut délimiter des espaces que le PADDUC n’a pas considérés comme tels mais qui en possèdent les caractéristiques. Le document d’urbanisme peut aussi, le cas échéant, démontrer que la surface « assignée » par le PADDUC ne peut être atteinte faute de suffisamment de terres disponibles en possédant les caractéristiques.
Mais l’utilisation de cet outil a été interrompue en 2018 avec l’annulation par le Tribunal administratif de la carte des ESA (pour vice de forme dans la procédure). La décision de la Cour administrative d’appel estimant que les critères de détermination des ESA ne sont pas suffisants, en l’absence de carte, pour les délimiter, a rendu juridiquement difficile la préservation des espaces agricoles à potentiel affirmé. Cette situation n’a pris fin que le 5 novembre 2020 avec l’approbation de la modification du PADDUC relative à la réalisation d’une nouvelle carte des ESA.
Les milieux naturels devant être impérativement protégés ont été délimités par le PADDUC. Il s’agit, dans les communes littorales, des espaces remarquables et caractéristiques (ERC) et, dans les communes soumises à la seule loi montagne, des espaces stratégiques environnementaux (ESE).
Ces espaces sont délimités à leur échelle par les communes lorsqu’elles élaborent un document d’urbanisme. Toute différence notable avec la délimitation du PADDUC doit être motivée.
Ces zones sont quasiment inconstructibles. La liste des constructions et installations pouvant y être autorisées est limitativement énumérée par le Code de l’Urbanisme.
Le Conservatoire du littoral et des espaces lacustres est un autre acteur majeur dans la protection de ces espaces. Les surfaces qu’il a pu acquérir dans ces zones sont définitivement préservées de tout risque d’urbanisation.
Les moyens juridiques et les outils d’aménagement permettant la maîtrise du territoire existent. Les problèmes rencontrés viennent donc du degré de leur utilisation par les acteurs chargés de la gestion et de l’aménagement du territoire.
Il s’agit, dans les communes disposant ou ayant disposé d’un document d’urbanisme (communes « compétentes en matière d’urbanisme »), du maire et du conseil municipal.
La CDC est compétente, par le biais du PADDUC, sur le territoire de toutes les communes.
Par contre l’État reste désormais en retrait. Son rôle se limite au contrôle de légalité et à l’élaboration des PPRn. Il n’est associé à l’élaboration des documents d’urbanisme qu’à la demande des maires (même si le préfet co-approuve les cartes communales). En outre l’État intervient indirectement dans la protection des espaces littoraux par le biais du Conservatoire du littoral et des espaces lacustres.
En ce qui concerne les autorisations d’urbanisme, elles sont délivrées par le maire au nom de la commune dans toutes celles dotées d’un document d’urbanisme. L’État n’intervient plus que dans les communes qui n’en disposent pas (autorisations délivrées par le maire au nom de l’État) et dans les communes se retrouvant sans document d’urbanisme suite à une annulation par le Juge (autorisation délivrée par le maire au nom de la commune après avis conforme de l’État).
La réussite d’une nécessaire action en faveur de la maîtrise de l’occupation de l’espace, de son aménagement équilibré, apparaît dépendre en premier lieu d’une volonté politique des élus locaux.
Or cette volonté politique semble trop souvent faire défaut. Dans bien des cas, les élus locaux subissent des pressions pour accorder les autorisations d’urbanisme. Dans le cadre de l’élaboration d’un document d’urbanisme, il n’est pas rare qu’ils cherchent à réaliser un document le moins contraignant possible, pour « faire plaisir à tout le monde », en vue des prochaines échéances électorales. Mais le temps politique est plus court/immédiat que le temps de l’aménagement du territoire (la réalisation d’un document d’urbanisme nécessite de définir des perspectives à 10-15 ans).
Aujourd’hui une grande part des élus locaux pensent que la satisfaction des désirs (plus que des besoins) de leurs administrés est leur premier rôle. Ils ont bien souvent tendance à négliger leur « deuxième casquette », celle d’agent de l’État et de premier magistrat de la commune. Ils rechignent à dire non et à appliquer des dispositions jugées contraignantes (la loi littoral, par exemple, est bien souvent critiquée car perçue comme une entrave au « développement »).
Il ressort de l’association des services de l’État à l’élaboration des documents d’urbanisme qu’un travail de fond, de pédagogie et de sensibilisation des élus locaux s’avère nécessaire pour les aider à raisonner « maîtrise du territoire » et « aménagement », sur un temps dépassant la durée d’un mandat et sur la globalité de la question (rappeler que l’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers).
La CDC ne joue plus également parfaitement son rôle. Si elle a réalisé sa mission avec l’achèvement du PADDUC et son opposabilité depuis 2015, sa gestion est devenue aujourd’hui beaucoup plus discutable.
Dans un premier temps, la CDC poussait pour une application sans réserve des dispositions du PADDUC. Puis, sans doute sous la pression des élus locaux qui les trouvent trop contraignantes, le discours s’est assoupli. Le document régional a perdu en lisibilité et en efficacité pour assurer la maîtrise de l’occupation de l’espace. Deux exemples en témoignent.
La loi a prévu que les documents d’urbanisme approuvés avant l’opposabilité du PADDUC soient mis en compatibilité avec le document régional dans les trois ans suivant son opposabilité, soit avant le 25 novembre 2018. Or peu de communes ont révisé leur PLU ou leur carte communale avant cette date. Aujourd’hui plusieurs dizaines de documents d’urbanisme ne respectent pas les dispositions du PADDUC. Au cours de l’année 2018 il est apparu que la CDC n’était pas vraiment intervenue pour encourager les maires à mettre leur document d’urbanisme en compatibilité avec le PADDUC avant la date butoir (il est vrai que la loi n’avait prévu aucune sanction ou conséquence juridique à ce manquement).
Toutefois le juge vient de clarifier cette situation. Dans sa décision annulant la carte communale de Monaccia d’Auddè pour non-respect des dispositions de la loi littoral (TA Bastia, Association U Levante, 25 février 2021), il confirme que celles du PADDUC s’imposent aux documents d’urbanisme approuvés avant la date d’opposabilité du document régional et, en tout état de cause, aux PLU et cartes communales qui n’ont pas été mis en compatibilité avec lui.
Le « feuilleton » de la nouvelle carte des ESA est également révélateur du « relâchement » de la CDC. Après les jugements de 2018 et 2019 annulant la carte et indiquant qu’en son absence il n’était pas possible de les délimiter précisément (insuffisance des seuls critères de définition), la CDC a mis plus de 2 ans pour modifier le PADDUC, modification se limitant pourtant à produire une nouvelle carte des ESA, simplement réactualisée et sans changement sur le fond. L’enquête publique ne s’est déroulée qu’en mars 2020, l’examen du rapport et des conclusions de la commission d’enquête en octobre ! Même en tenant compte de la crise sanitaire, ces délais témoignent d’une volonté politique émoussée ou du désir de ménager les maires en les dispensant d’une contrainte trop rigide à la constructibilité.
Cependant, la récente décision du juge d’appliquer les dispositions du PADDUC à tous les documents d’urbanisme et l’approbation d’une nouvelle carte des ESA redonnent au PADDUC toute sa force juridique pour permettre une meilleure maîtrise de l’occupation de l’espace.
Pour favoriser toute action en faveur de la maîtrise de l’occupation du territoire, il apparaît donc indispensable de veiller à l’application des principes généraux de l’urbanisme, des lois littoral et montagne, des dispositions contenues dans le PADDUC.
Demander à l’État de faire respecter le droit de l’urbanisme est insuffisant. Il est loin d’être le seul à avoir la main. Il faut aussi demander des comptes aux communes et à la CDC, les pousser à utiliser leurs compétences en matière d’urbanisme et essayer de les convaincre à avoir une réelle volonté politique pour faire de la maîtrise de l’occupation de l’espace un enjeu majeur pour la Corse.
Il pourrait être également utile d’être vigilant sur le respect des règles d’urbanisme et de saisir le juge de tout manquement significatif à ces règles et de toute atteinte importante à l’environnement. Ces actions pourraient être menées de concert avec les associations de défense de l’environnement.
Prévention, réduction, réutilisation, transformation du déchet en ressource, vers un changement complet de regard et de méthode pour nos déchets
>> lire la suite
Nous sommes favorables à une citoyenneté corse de résidence, liée au droit de vote et au droit du travail, par laquelle la notion de peuple considéré comme une « communauté de destin » prend tout son sens.
>> lire la suite
Le livre en langue corse est l’un des vecteurs de la politique de défense et d’illustration de cette langue. La production littéraire est d’ailleurs abondante et de qualité et de nombreux prix récompensent…
>> lire la suite
Une stratégie et un plan d’action établis il y a 10 ans, puis une série de délibérations concernant la forêt corse… Et toujours la même difficulté à concrétiser une « filière » forte à partir d’un matériau abondant, complètement écologique, ….
>> lire la suite
La Corse est redevenue une île attrayante après des décennies d’abandon et d’émigration chronique. Depuis les années 60 le tourisme, puis l’installation de nouveaux habitants …
>> lire la suite
Même s’il est très difficile de modifier le droit français, il faudra avancer des arguments juridiques pour permettre en Corse l’interdiction de nouveaux forages privés (sauf activité agricole s’il n’y a pas de desserte OEHC).
>> lire la suite
Nous sommes favorables à une citoyenneté corse de résidence, liée au droit de vote et au droit du travail, par laquelle la notion de peuple considéré comme une « communauté de destin » prend tout son sens.
>> lire la suite
Le livre en langue corse est l’un des vecteurs de la politique de défense et d’illustration de cette langue. La production littéraire est d’ailleurs abondante et de qualité et de nombreux prix récompensent…
>> lire la suite
Même s’il est très difficile de modifier le droit français, il faudra avancer des arguments juridiques pour permettre en Corse l’interdiction de nouveaux forages privés (sauf activité agricole s’il n’y a pas de desserte OEHC).
>> lire la suite
Prévention, réduction, réutilisation, transformation du déchet en ressource, vers un changement complet de regard et de méthode pour nos déchets
>> lire la suite
Une stratégie et un plan d’action établis il y a 10 ans, puis une série de délibérations concernant la forêt corse… Et toujours la même difficulté à concrétiser une « filière » forte à partir d’un matériau abondant, complètement écologique, ….
>> lire la suite
La Corse est redevenue une île attrayante après des décennies d’abandon et d’émigration chronique. Depuis les années 60 le tourisme, puis l’installation de nouveaux habitants …
>> lire la suite
Une stratégie et un plan d’action établis il y a 10 ans, puis une série de délibérations concernant la forêt corse… Et toujours la même difficulté à concrétiser une « filière » forte à partir d’un matériau abondant, complètement écologique, ….
>> lire la suite
La Corse est redevenue une île attrayante après des décennies d’abandon et d’émigration chronique. Depuis les années 60 le tourisme, puis l’installation de nouveaux habitants …
>> lire la suite
Même s’il est très difficile de modifier le droit français, il faudra avancer des arguments juridiques pour permettre en Corse l’interdiction de nouveaux forages privés (sauf activité agricole s’il n’y a pas de desserte OEHC).
>> lire la suite
Prévention, réduction, réutilisation, transformation du déchet en ressource, vers un changement complet de regard et de méthode pour nos déchets
>> lire la suite
Nous sommes favorables à une citoyenneté corse de résidence, liée au droit de vote et au droit du travail, par laquelle la notion de peuple considéré comme une « communauté de destin » prend tout son sens.
>> lire la suite
Le livre en langue corse est l’un des vecteurs de la politique de défense et d’illustration de cette langue. La production littéraire est d’ailleurs abondante et de qualité et de nombreux prix récompensent…
>> lire la suite