Le 8 mai, je me suis rendue  à Luri, dans le cap corse,  pour assister à  l’inauguration du banc rouge en mémoire de Savannah Torrenti, tuée par son compagnon le 1er mai 2016. C’est le 6e banc rouge, installé en  Corse en réponse aux féminicides. Il y en aura bientôt d’autres, à San-Martino-di-Lota, Ghisonaccia, Porto-Vecchio et ailleurs. 
Le choix de son emplacement, à l’entrée du collège n’est pas fortuit.  Sensibiliser les adolescent.es à ce fléau social – déjà 41 femmes tuées en France par leurs compagnons en 2021 – est, de fait, une priorité. Agir pour casser les stéréotypes de genre est une mission éducative de première importance. Car c’est au collège que les rôles se distribuent.
Marie-Noëlle Antomarchi, vice présidente de l’association Donne e Surelle qui intervient dans les établissements scolaires le sait : « Les filles ne se rendent pas compte qu’en envoyant une photo dénudée à leur petit copain, elles entrent dans l’engrenage du harcèlement. Ce sont les garçons qui tirent les ficelles. Eux, n’envoient que des images de leur sexe et préservent ainsi leur anonymat. »  
« Les bancs rouge doivent être des déclencheurs dans la prise de conscience. Ils sont là aussi pour libérer la parole des femmes », précise Rosy Sarola, présidente de l’association Femmes solidaires, dans son discours.Les symboles, c’est bien. Mais pas suffisant pour prémunir les femmes des violences qui leur sont faites. Alors ? 

Un Observatoire de la violence faite aux femmes en création
En mars dernier, la CDC a officiellement crée un Observatoire sur la violence faite aux femmes. Réclamé depuis trois ans par les associations, il était donc bien temps. « Il s’agit d’abord de dresser un état des lieux », m’explique Lauda Giudicelli, conseillère exécutive en charge de l’égalité hommes-femmes et de sa mise en place. « Il sera opérationnel à l’automne, précise-t-elle. « L’urgence, souligne Marie-Noëlle Antomarchi c’est la mise en réseau des acteurs et le suivi des dossiers. Il y a bien les deux CIDFF de Corse (Centres d’information des droits de femmes et des familles), mais les femmes n’y ont pas forcément recours.  Elles s’adressent aux commissariats où elles sont encore, trop rarement, prises en considération, aux nombreuses associations… Les plus jeunes sont totalement démunies. »
Espérons que  l’Observatoire ne perde pas trop de temps à établir une feuille de route et propose des actions concrètes pour le suivi des dossiers. En tout cas, nos élu.es y veilleront !
En février dernier, lors de la présentation de son plan sur l’égalité Homme-Femme, la CdC a subi de vives critiques de la part des associations qui n’avaient pas été consultées. Tout en reconnaissant le travail fait en direction des agent.es  de l’administration, elles dénonçaient un plan vide de propositions.  A suivre… 
En attendant, nous sommes la seule liste qui a mis une femme à sa tête. Comme quoi, il reste encore beaucoup à faire pour la parité !

Sylvia Cagninacci, membre de la liste Ecologia Sulidaria

Retrouvez nos propositions sur l’égalité hommes-femmes dans notre programme

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