Ecologia sulidaria, mouvement d’écologie politique
Ecologia Sulidaria se donne pour mission de faire vivre l’écologie politique en Corse en affirmant quelques principes fondamentaux : la conscience que les conditions d’existence de la vie humaine sont connectées aux autres formes de vie ; que les systèmes, les modèles de production et de consommation actuels nous mènent à l’impasse et qu’ils doivent subir une transformation radicale.
Notre projet
Engager une rupture fondamentale face au système destructeur des milieux et des humains, redécouvrir et réinventer un monde proche grâce à des valeurs partagées, agir pour bâtir sur un socle commun une société solidaire, intégrant toutes les formes de vie.
Se mettre partout en mouvement en acceptant la diversité, le risque des ruptures et des incertitudes, relever les défis en intégrant toutes les intelligences, tel est le projet d’Ecologia Sulidaria.
Nos valeurs
Une écologie territoriale
Le territoire constitue la matrice du vivre ensemble. L’enracinement est le ressort de toute existence. Nous envisageons la biodiversité du vivant comme un tout. Dans cette perspective l’apprentissage, la transmission et la circulation des savoirs forment le creuset des valeurs territoriales.
Abandonner l’idée d’une croissance infinie au profit d’un développement partagé par tous les écosystèmes, implique de susciter ou soutenir des politiques publiques et des règles communes à la bonne dimension, c’est-à-dire à la taille de la Corse.
Pour nous, le territoire s’impose aussi en raison des principes de proximité et de taille. Ce qui est bon ici ne s’impose pas comme une nécessité là-bas. Nous proposons d’affronter ce travail collectif à partir d’un rapport concret à ce territoire.
L’écologie territoriale ne peut exister et s’affirmer qu’à partir de ce qui compte pour les habitants de la localité dans la reconnaissance des connexions au vivant.
Nous souhaitons constituer un réservoir de solutions donnant matière à penser à d’autres dans un esprit contributif.
Humanité et communauté de destin
Nos valeurs s’inscrivent dans le rapport entre notre humanité, universelle, déterminée par l’évolution et nos conditions d’existence sur la terre, et la communauté de destin qui s’enracine dans le territoire politique du « comment vivre ensemble ». Cela suppose de remettre au centre de nos valeurs le partage et la solidarité.
Démocratie participative et autonomie
Nous affirmons la démocratie participative comme cadre à privilégier, articulé à la démocratie représentative.
Nous affirmons aussi que l’autonomie politique véritable se situe à la croisée des individus, des collectifs et des institutions. Pour nous, l’autonomie ne se réduit pas à une revendication institutionnelle. Plus que les statuts, ce sont les valeurs, les compétences et les pratiques qui doivent soutenir l’ensemble des institutions. Nous réclamons des institutions décloisonnées et conscientes de la transversalité et de la multiplicité des réponses, et « formatrices », car les savoirs sont au cœur du projet d’émancipation.
Les communs de Corse : territoire(s), communauté(s) et règles d’usage
Pour rendre durable ce que nous appelons « la nature », nous nous attacherons non pas seulement à la préserver, mais à habiter ces territoires vivants en leur donnant statut de communs. La gestion des communs (terre, eau, forêts, rivières par exemple) réclame la définition d’une communauté d’usagers et de règles de gestion établies collectivement. Le souvenir de ces communs est encore présent dans la mémoire populaire, mais leur délitement s’accélère (pression foncière, appropriation illégale de biens communs…).
Faire reconnaitre le service rendu par la nature
Nous militons pour la reconnaissance juridique et les droits des entités dites « naturelles » (fleuves notamment) qui, elles aussi « travaillent », en fournissant aux humains des services écosystémiques dont dépend notre survie.
Repenser le travail et l’action individuelle et collective
Nous raisonnons aux dimensions du vivant et de ses limites en affirmant notre refus des logiques néolibérales si souvent désengagées des besoins et des désirs de la plus grande partie des habitants : elles conduisent à l’accroissement vertigineux des inégalités et de la pauvreté. Nous avons à cœur d’explorer d’autres formes d’accomplissement : le travail partagé (l’operate), les apprentissages réciproques, le goût de faire ensemble, en valorisant notre langue et notre culture.