LA NÉGATION DES ENGAGEMENTS NATIONALISTES

 

Le rapport d’étape présenté par l’Exécutif à la prochaine session de l’Assemblea di Corsica fixe les grandes orientations du futur Plan territorial pour la gestion des déchets.

Ecologia sulidaria exprime son étonnement sur certaines affirmations du rapport, et renouvelle son opposition aux centres de tri industriels (TMB) voués à la fabrication de combustibles pour l’incinération, les CSR.

L’Exécutif réaffirme, comme une litanie, sa volonté de « gestion publique des déchets », mais la réalité est exactement inverse !

  • Le transport des déchets en vrac des quais de transfert vers les sites de stockage est déjà aux mains du privé. L’Exécutif a-t-il demandé au Syvadec une étude sur une régie publique de transport qui pourrait casser les monopoles et les prix ?
  • L’enfouissement des déchets est aussi privé : STOC pour le Fium’orbu, Lanfranchi pour
  • Pour la construction et la gestion des centres de surtri dits « multifonctions », en réalité du Tri mécano biologique avec incinération, les appels d’offres ont déjà été lancés – avant même la promulgation du Plan – et il n’a jamais été question de construction et gestion sous maîtrise publique ; ils sont déjà en cours d’attribution à des consortium d’entreprises du secteur !

Donc affirmer à ce stade le « principe de gestion publique des déchets » est un déni de la réalité; de fait, nos déchets sont déjà aux mains des opérateurs privés sur toute la filière, et la décision de l’Exécutif d’entériner les centres de tri « multifonctions » conforte une fois de plus leur mainmise, et en conséquence les risques de dérive.

Pour les biodéchets, c’est une incantation depuis 10 ans : les trier à la source est désormais une obligation, mais on peine encore à écarter de l’enfouissement 10 % du gisement !

Les centres de tri « multifonctions » sont à l’inverse des fondamentaux sur lesquels les nationalistes ont été élus : dès 2007, ils ont combattu l’incinération en raison des graves dangers qu’elle entraîne pour la santé et l’environnement ; aujourd’hui, quel que soit le nom utilisé – incinération, brûlage de Combustibles solides de récupération (majoritairement des plastiques) – les rejets du brûlage des déchets résiduels (mâchefers, Refiom, fumées) restent toujours aussi dangereux. Et aussi coûteux ! Quel sera le prix des chaudières, qui s’ajoutera à celui déjà exorbitant des centres de tri ?

Diminuer les volumes résiduels en créant de nouvelles formes de pollution n’a pas de sens. Par ces centres de « surtri », le futur Plan entérine l’échec de l’Exécutif à imposer à certains EPCI et au Syvadec la vision qui était la sienne et qui réussit pourtant de façon remarquable si près de nous, en Toscane et en Sardaigne, avec des taux de tri supérieurs à 70 %.

Comme on l’a toujours fait, il s’agit bien de mettre les déchets « sous le tapis », pour pouvoir continuer sans entraves le développement du tourisme et la consommation tous azimuts. Avec la bénédiction de l’Etat et au plus grand profit des « opérateurs » privés.

DE LA PART D’UNE MAJORITÉ NATIONALISTE, QUI AURAIT PU L’IMAGINER ?

 

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