Au-delà de l’indignation immédiate et de l’inquiétude sur les conséquences, la chute d’un container plein d’acide sulfurique près des côtes italiennes nous rappelle la fragilité et la vulnérabilité permanentes de notre mer (mère) commune.
Elle nous oblige à nous interroger sur la notion archaïque « d’eaux territoriales » qui amène les Etats à traiter chacun de leur côté l’information et la lutte d’urgence. On croyait ces temps révolus…surtout dans un sanctuaire commun, Pelagos.
Comment justifier qu’un cargo non spécialisé dans les produits chimiques puisse en transporter, sans précaution particulière ?
Comment expliquer le silence des services de l’Etat sur cet « incident » ?
La communication sur ces accidents, comme on l’a connue dans l’affaire du dégazage d’un pétrolier d’Aleria à Sulinzara en juin 2021 n’empêche en rien l’impunité pour les responsables. Les ministres venus en grande pompe nous avaient promis l’identification des coupables…et puis ?
De même, sur les déversements en mer de « biomédias » par les stations d’épuration, le silence est total. Et les biomédias toujours présents sur nos plages. Et les actions en justice toujours absentes !
La protection du Mare nostrum relève de notre responsabilité collective, à tous les niveaux de décision : du citoyen qui va écraser son mégot sur la plage, à l’entrepreneur qui déverse ses déchets dans la rivière, à certains élus qui s’indignent mais ferment les yeux sur les constructions en zones humides ou espace littoral…
Cet accident vient aussi nous rappeler la nécessité vitale d’agir en amont, par une réflexion sur l’augmentation sans limite du trafic maritime, en grande partie dû à la surconsommation. En cette période de Noël, il n’est sûrement pas inutile d’y réfléchir !