A l’attenzione di e Cunsigliere è i Consiglieri naziunalisti di l’Assemblea di Corsica
U 18 di maghju 2023

 

Mesdames et Messieurs les Conseillers,

Le rapport d’étape concernant le Plan de gestion des déchets va vous être présenté à la prochaine session de l’Assemblea di Corsica.

Ecologia sulidaria tient à exprimer son incompréhension totale face à ce qui apparaît comme le déni du combat des nationalistes depuis plus de 15 ans.

Les nationalistes, toutes tendances confondues, ont lutté contre l’incinération des déchets, et pour une gestion de nos déchets respectueuse de la santé et de l’environnement ; ils ont toujours préconisé leur gestion publique pour éviter les dérapages financiers pénalisant tous les Corses et la mainmise exclusive d’opérateurs privés, qui visent naturellement leur propre enrichissement, quel qu’en soit le prix.

Ce rapport d’étape, et plus encore les récentes déclarations du Conseil exécutif par le biais du Président de l’Office de l’environnement, entérine la construction d’un centre de Tri mécano-biologique et fabrication de Combustibles solides de récupération (CSR) à Monte, par des privés et pour un montant de 68 millions d’€. S’y ajouterait un 2e centre à Aiacciu, non budgétisé, toujours porté par des opérateurs privés.

Pourtant ce rapport réaffirme, une fois de plus, l’attachement « à la gestion publique des déchets », au « tri poussé à la source », dont nous savons tous qu’il est incompatible avec le Tri mécano biologique (TMB), qui va centraliser et trier des ordures brutes (« sacs noirs ») à notre place, avec une efficacité bien inférieure au tri en amont et en décourageant le geste de tri.

Le Président de l’OEC annonce la création de 2 « chaudières », en fait des incinérateurs, qui brûleraient les 70000 tonnes de CSR qui seraient « fabriqués », pour un coût à l’investissement de 119 millions d’€ (mais le Plan qui sera soumis à la l’Enquête publique en a acté 154000 tonnes) ! Sans que soient évoqués les risques pour la population et l’environnement.

Vous le savez, la combustion de CSR (plastiques essentiellement) dégage dans l’air de nouveaux polluants (dioxines, furanes, brome, polluants organiques persistants), qui s’ajouteraient aux pollutions existantes. La question importante de la destination des résidus d’incinération (mâchefers, Refiom à hauteur de 25 % minimum du tonnage entrant, soit près de 20 000 à 40000 tonnes/an suivant le gisement envisagé), extrêmement toxiques, reste totalement d’actualité et sans solution pérenne.

Ces centres achèveraient la privatisation du traitement de nos déchets, après celle de leur transport, au profit d’opérateurs nationaux (Veolia/Suez) et locaux (membres du

« consortium »), qui maîtriseraient la filière dans sa totalité, avec l’aval du Syvadec ; les contrats sont de 12 ans, la durée de vie des installations de 25 ans, c’est donc la mainmise complète du privé sur nos déchets, sans qu’il n’y ait aucune visibilité ni sur les quantités, le coût d’investissement à la tonne entrante, ni sur le coût de fonctionnement par tonne et encore moins sur le surcoût pour les contribuables.

Le tri à la source étant obligatoire, les 2 poids financiers s’ajouteront.

Cette « solution », présentée comme « miraculeuse », comme l’a été l’incinérateur, est à notre sens incompréhensible et inacceptable.

Incompréhensible de la part d’une majorité territoriale dont de nombreux conseillers ont eux-mêmes participé à la lutte contre l’incinération et connaissent parfaitement ses dangers et les solutions alternatives à mettre en œuvre.

Incompréhensible quand on sait, comme c’est votre cas, qu’une gestion rationnelle au plus près, comme celle des régions limitrophes en Italie et Sardaigne, voire celle de certaines intercommunalités de Corse, coûterait infiniment moins cher, tant en investissement qu’en fonctionnement pour un résultat identique en performance de tri. Inacceptable, car l’opacité règne sur ce secteur. La gestion publique, fondamentale pour Ecologia Sulidaria comme pour l’ensemble des nationalistes, est seule garante de la transparence de ce secteur particulièrement sensible. Elle est d’ores et déjà possible, par le biais de la création de Sociétés publiques locales pour le transport et le traitement. C’est la voie juridique et financière, pratique et sécurisée, choisie par de nombreuses collectivités françaises et européennes pour la gestion de services publics locaux, dont la gestion des déchets.

Inacceptable, car les Corses paieront plus cher et pendant longtemps la mise en œuvre de ce plan :

  • Par les sommes considérables et non maîtrisées que vous vous apprêtez à engager (montant de subventionnement annoncé 40 % CDC, 40 % État) : Ces fonds seront investis au détriment d’autres secteurs comme la gestion des ressources en eau, qui de fait subiront des coupes budgétaires.
  • Par des coûts de marché d’exploitation très élevés qui seront imposés à tous les EPCI de Corse et leurs habitants sans retour

Mesdames et Messieurs les Conseillers, nous ne sous-estimons pas la difficulté à mettre en place des systèmes de gestion efficaces. Le problème des déchets empoisonne la Corse depuis des dizaines d’années. Le Plan proposé aggravera la question des transports, créera une dépendance économique, et l’incinération prévue posera de nouvelles questions sanitaires et environnementales.

Nous vous demandons instamment de rester fidèles aux fondamentaux qui vous ont conduits aux responsabilités que vous assumez aujourd’hui, et de ne pas engager les Corses dans cette voie insoutenable, contraire à leur santé, à leur environnement et à leur intérêt.

Per a Cuurdinazione d’Ecologia sulidaria
Xavier Dandoy de Casabianca, Anne-Marie Luciani, Gérard Paganucci, Corinne Mercier, Sylvia Cagninacci, Conrad Ibarreche, Agnès Simonpietr

Contact :
Agnès Simonpietri
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