ECOLOGIA SULIDARIA prend acte de la tenue tant attendue de la session « anti mafia » organisée par l’Assemblea di Corsica ce 27 février.
Les débats sur la dénomination du phénomène douloureux et désastreux qui nous touche collectivement – crime organisé, dérive mafieuse, mafia – ne doivent pas en masquer l’essence : il s’agit bien d’un système violent de prise de pouvoir sur les individus et la société.
La venue inattendue du Ministre Gérald Darmanin lui permettra-t-elle de reconnaitre enfin publiquement la défaillance continue de l’Etat depuis des dizaines d’années dans la lutte contre les bandes armées ? Aura t’il le courage de reconnaitre la passivité de l’Etat face aux permis de construire illégaux, voire sa complicité dans leur attribution, encourageant ainsi la spéculation et les menaces et violences qui lui sont liées ?
Nous espérons que ces débats permettront de « nommer » la connivence d’une partie du monde économique et politique qui nous impose un modèle financier de développement sans limites, basé sur la dépendance, l’hyper consommation, quitte à sacrifier sans contraintes ce qui fait la beauté et la richesse de notre île.
Face aux crimes, qui nous atteignent tous, nous refusons de porter la « responsabilité individuelle et collective » qu’on veut nous faire endosser depuis toujours : notre culture n’est pas celle de la mort, de l’exploitation ou de la lâcheté : il est temps de tourner définitivement cette page du discours.
Mais nous attendons de notre Assemblée des propositions plus fortes, et leur mise en œuvre effective, sans contradiction entre le discours et la réalité. Pour éviter la désillusion, qui signerait la fin de tout espoir.