…Un pas en avant, un pas en arrière ?
ECOLOGIA SULIDARIA prend acte de la reconnaissance par le Président des « spécificités de la communauté insulaire – historique, linguistique et culturelle » donc, en somme, de l’existence du peuple corse.
Le Président admet que la réponse à ce moment qu’il qualifie lui-même d’historique ne peut être que « politique ». Par conséquent, il annonce l’entrée de la Corse dans la Constitution, et à la suite, la promulgation d’une loi organique. Il ajoute que cette évolution aura un caractère de « progressivité ».
Si ces premiers points répondent à l’attente d’Ecologia Sulidaria, le flou règne sur la « future capacité à définir des normes ».
Le discours consensuel, caractéristique du « en même temps » cher au Président, permet à chacun d’entendre ce qui lui convient, dans une optique minimaliste justifiée par le besoin d’une majorité au Parlement.
Plus inquiétant, le Président fait siennes les demandes de la droite insulaire, pourtant minoritaire, en évoquant l’éventuelle territorialisation de l’Assemblée de Corse, qui constituerait, avec un rôle accru pour la Chambre des territoires et la métropolisation d’Aiacciu, une régression certaine de la démocratie dans notre île vers la mise en place de « super Conseils généraux ».
En matière de sécurité, domaine régalien par excellence, il fait cette surprenante promesse – en forme d’aveu – que « l’Etat n’aura donc plus jamais aucune faiblesse » face à la criminalité organisée. Ecologia sulidaria attend donc que les Préfets agissent en conformité avec cet engagement, en mettant fin notamment aux constructions illégales, ou en soutenant une politique des déchets dégagée de toute pression et conforme à la Loi (qui exclut le financement par l’Etat des centres de tri mécano biologique).
Avec pragmatisme mais avec prudence, ECOLOGIA SULIDARIA reconnait l’avancée incontestable, et apportera sa contribution vigilante et exigeante à la construction d’une autonomie réelle et à la création d’une architecture institutionnelle de notre île réellement démocratique.